Photos protégées par © Ville hybride
Cette édition ne déroge pas à la règle quant à son contexte : remuant au niveau institutionnel, confère les remarques de la région à l’égard de la métropole naissante, et ce, clin d’œil de l’histoire, malgré des majorités convergentes. Contexte institutionnel qui tranche avec la dynamique des projets du Grand Paris.
Pourquoi avoir choisi de convier Jean-Louis Missika et initialement Ariane Bouleau ? Tout d’abord parce que nous avons deux acteurs prépondérants de la fabrique du Grand Paris, qui sont appelés à renforcer leur coopération, pour dépasser les frontières administratives des projets. Ce travail de couture urbaine est l’un des objectifs de l’arc de l’innovation, lancé ici-même, il y a un mois. Un travail de couture qui repose sur des lieux et des communautés d’acteurs spécifiques à ces territoires. Mais ce travail de couture ne peut pas se faire selon les périmètres administratifs en vigueur et une méthode de travail en silos.
La constitution de ZAC communes de part et d’autres du périf, le rapprochement, selon une logique de projets partagés, entre les équipes de la Ville de Paris, celles de Grand Paris Aménagement et celles des Etablissements Publics Territoriaux, constituent deux pistes pour arriver aux fins. Je ne sais plus qui disait la réussite d’un projet c’est 10% de stratégie et 90% d’opérationnel. Aujourd’hui, nous en sommes là. Aux élus d’impulser et de catalyser. Aux « makers » de faire, pour reprendre une métaphore inhérente à ce lieu. C’est dans l’échange, la confrontation des points de vue entre usagers des projets et techniciens, au sens large, que les projets se feront.
Mon second objectif pour ce soir est de mettre en avant des structures qui portent en elles les savoir faire en matière de réversibilité, d’hybridation des programmes, de montages immobiliers innovants, d’occupation éphémère des périmètres dans une optique de programmation plus fine.
Mais ces acteurs émergents et les acteurs publics n’y suffiront pas. J’étais il y a qqes semaines à Leipzig où j’ai pu observer à quel point grands-comptes, investisseurs, associations et puissance publique s’accordent sur la même partition pour revitaliser d’anciennes bordures urbaines, essentiellement des friches industrielles. Alexandre Bouton qui est dans l’assistance, me rétorquera que le prix du foncier le permet et que la pression financière y est donc moindre. Est-ce que cela nous empêche d’inventer d’autres modèles ? Je fais le pari qu’en lançant un appel à projets sur ce thème, des solutions pérennes verraient le jour, qui profiteraient à tous les acteurs.
Et c’est un peu mon troisième objectif pour ce soir : inciter encore davantage les opérateurs privés à faire évoluer leurs pratiques de fabrique de la ville, à challenger davantage les modes opératoires, en prenant mieux en compte l’évolution de la demande sociétale, qui cherche à s’incarner dans de nouveaux programmes urbains, davantage adaptés à l’hybridation des nouveaux modes d’habiter, de travailler, de se déplacer, de produire, de consommer.